Quelques images et propos sur des antibiogrammes réalisés au Lycée Paul Éluard
Deux grandes techniques manuelles sont possibles pour la réalisation de l'antibiogramme en boite :
Mais des problèmes se posent pour l'inondation : J'ai observé, lors de la confection de l'antibiogramme, un problème majeur : des goutellettes de suspension versée sur la boîte “volent” vers l'extérieur et contaminent donc la paillasse ou les mains du manipulateur. De plus, ces goutellettes étaient très fines et pratiquement invisibles : un œil de myope s'avérait là très utile !
C'est pour cela entre autres que s'impose aujourd'hui la technique de l'écouvillonage : Elle est de réalisation simple et efficace, évite tout problème de séchage de la boîte et donne des résultats tout à fait satisfaisants. Pour des bacilles Gram -, j'ai utilisé le protocole suivant :
La sécurité microbiologique est ainsi assurée puisqu'aucune goutellette ne se forme. La vitesse de manipulation est plus grande. On peut réaliser l'antibiogramme au dernier moment (pas de séchage). Le coût est similaire : une pipette contre un écouvillon. Qu'en pensez-vous ? Voici un exemple de résultat obtenu pour une bactérie urinaire malencontreusement contaminée par un Enterococcus. On remarquera l'évidence du contaminant malgré les défauts de la numérisation de l'image.
L'image ci-dessous montre de curieux phénomènes autour de AM ou AMC : de petites colonies figurent dans la zone d'inhibition. On pourrait penser à une résistance hétérogène : dans le clone existerait des individus résistants à A. Qu'en pensez-vous ?
À l'occasion d'un formation de techniciens supérieurs à Bangui, en république centrafricaine, nous avons pu observer un antibiogramme réalisé sur un mélange provenant d'un isolement de selles sur Hektoen. Une galerie api20E réalisée sur ce qui devait être une colonie donne les résultats suivants :
L'analyse montre clairement la présence d'un Proteus mirabilis probable mais avec des caractères anormaux, utilisation de nombreux glucides, ONPG, production d'Indole… Le soupçon s'installe : un Escherichia coli a du se glisser aux côtés du Proteus ! Un antibiogramme a été réalisé en même temps. En voici l'image :
L'antibiogramme montre clairement deux bactéries (les densités sont différentes) avec une souche
Bonne lecture !
À l'occasion de la formation de techniciens de laboratoire à Bangui en république centrafricaine, nous avons réalisé une manipulation classique, la mesure de la CMI à un antibiotique (amoxicilline injectable). Le but sous-jacent de la manipulation est la réalisation de dilutions en série pour vérifier la capacité à bien pipeter et à suivre un protocole. Ce travail est classique en immunologie mais ici le cout est extrêmement faible car l'antibiotique ne vaut pas grand chose, le bouillon nutritif et la souche non plus ! La souche utilisée est un E. coli banal. L'antibiotique est du Clamoxyl (amoxicilline) injectable (flacon de 1 g, solution utilisée de 256 µg/mL). Le choix de l'injectable est l'assurance d'avoir un soluté stérile et soluble… Résultats : La ligne A montre un erreur grossière La ligne C est correcte.
Quand un stagiaire se trompe, il est possible de faire faire, vu les lignes vides (la conservation de la plaque pour des tp ultérieurs n'étant pas souhaitable au vu des bactéries vivantes de la plaque…), une série de dilutions au 1/2 d'un colorant concentré pour l'entrainer aux dilutions (pour un cout nul) :
Bonne lecture…
Les bétalactamases à spectre élargi/étendu, donnent des images très classiques de bouchon de champagne entre les disques de type Céphalosporine de 3e génération et un disque contenant de l'acide clavulanique. Il n'est pas facile d'expliquer de telles images…
Voici une proposition pour tenter de comprendre :
En haut, pour E. coli (merci à Mélanie Dufaux pour l'image), les zones où les cercles se rejoignent représentent en violet la zone où l'acide clavulanique est efficace. Ces cercles ont le même diamètre… montrant donc que l'acide clavulanique agit à la même concentration. Le positionnement pour le disque de CTX (entouré d'orange) est le même par rapport aux autres disques. En bas, le cercle rouge montre là aussi l'acide clavulanique. Le croisement des disques violet et rouge montre aussi l'action conjointe des deux molécules. On peut donc penser que c'est bien l'acide clavulanique qui est en cause et déclenche la synergie : il inhibe la BLSE permettant, dans la zone d'intersection, l'action de l'autre antibiotique (la C3G).
À vos critiques…